2021, l’année charnière abonné

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iconeExtrait de l’hebdo n°3759

Plans sociaux, faillites, perte de productivité… : l’année s’annonce particulièrement difficile sur le front de l’emploi.
Quelque 35 000 suppressions de postes ont été recensées depuis septembre. Et certains secteurs sont toujours à l’arrêt.

Par Anne-Sophie Balle et Emmanuelle Pirat— Publié le 11/01/2021 à 13h34 et mis à jour le 02/06/2022 à 09h58

Sur un secteur comme l’hôtellerie-restauration, sévèrement impacté par la crise, plane la menace de faillites en série.
Sur un secteur comme l’hôtellerie-restauration, sévèrement impacté par la crise, plane la menace de faillites en série.©Xavier Popy Réa

Après les deux vagues épidémiques de 2020, la troisième vague sera-t-elle économique ? La question est sur toutes les lèvres en ce début d’année, et les chiffres ne sont guère rassurants. À la fin de 2020, la Dares dénombrait 657 plans de sauvegarde de l’emploi (PSE) déclenchés depuis mars représentant 67 605 emplois, soit plus du double par rapport à 2019. Les destructions d’emplois s’accélèrent depuis septembre – 35 000 recensées ces trois derniers mois – et touchent principalement l’industrie manufacturière, le commerce et l’hébergement-restauration. Un sombre tableau, y compris pour le gouvernement, qui avait voulu voir dans le rebond du troisième trimestre un signe de reprise encourageant : après 687 100 emplois détruits lors du premier confinement, la reprise de l’activité avait en effet permis d’en recréer 401 100, indique l’Insee dans une note de conjoncture parue au début décembre.

Mais « le second confinement, commencé fin octobre, a produit un nouveau choc sur l’activité d’environ 10 % », rappelle l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Plus faible qu’au printemps, cette nouvelle baisse a en réalité un impact beaucoup plus important pour les secteurs déjà en difficulté comme le tourisme ou l’hôtellerie-restauration, et qui se retrouvent durablement fragilisés, faisant planer la menace de faillites en série dans les prochains mois. « Or une baisse d’activité marquée par un grand nombre de faillites a beaucoup plus d’impact sur l’emploi », prévient Éric Heyer, économiste à l’OFCE.

Chômage partiel, oui mais jusqu’à quand ?

Si les défaillances d’entreprises n’ont pas encore explosé, c’est parce qu’elles sont, pour une large part, toujours sous perfusion. « L’État comme les partenaires sociaux ont joué leur rôle dans la période en inventant de nouveaux dispositifs (APLD, transitions collectives) et en faisant dès le début de la crise le choix du maintien de l’emploi pour ne pas répéter les erreurs de 2008, note Marylise Léon, secrétaire générale adjointe. Mais les projections interrogent inévitablement le caractère durable du dispositif d’activité…

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