Agirc-Arrco : l’accord se précise

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iconeExtrait de l’hebdo n°3890

La cinquième et avant-dernière séance de négociation Agirc-Arrco du 29 septembre aura permis de fixer les grandes lignes de l’accord et de préparer le compromis final. L’enjeu pour la CFDT est d’obtenir une revalorisation des pensions le plus près possible de l’inflation. Rien n’est encore gagné. Rendez-vous pour la dernière séance le 4 octobre.

Par Jérôme Citron— Publié le 02/10/2023 à 07h40

Yvan Ricordeau (assis, au centre) est le chef de file CFDT dans le cadre de cette négociation.
Yvan Ricordeau (assis, au centre) est le chef de file CFDT dans le cadre de cette négociation.© Syndheb

Si la séance du 29 septembre n’a pas permis d’acter officiellement des points d’accord entre les partenaires sociaux sur les retraites complémentaires, elle aura au moins fixé le cadre de négociation final. « Un atterrissage est en vue lors de la prochaine et dernière séance de négociation, mercredi 4 octobre », résume avec optimiste Yvan Ricordeau, secrétaire général adjoint de la CFDT.

Rien n’est encore inscrit dans le marbre mais les partenaires sociaux sont désormais à peu près d’accord sur plusieurs points cruciaux : le coefficient de solidarité (le fameux malus) sera bien supprimé pour les nouveaux retraités, le cumul emploi-retraite (CER) sera mis en place mais plafonné. Reste à savoir si le régime Agirc-Arrco participera au financement des petites retraites, comme le souhaite (avec insistance) le gouvernement.

Un juste équilibre à trouver

L’enjeu de la prochaine et dernière séance de négociation sera donc de trouver le juste équilibre entre tous ces sujets pour parvenir dans le même temps à revaloriser les pensions. « La priorité pour la CFDT, c’est de préserver le pouvoir d’achat des retraités, insiste Yvan Ricordeau. La valeur de service du point [qui détermine le montant de la pension] ne peut pas servir de variable d’ajustement, comme semble le suggérer le Medef. Nous serons vigilants. »

Ce message de fermeté que porte la CFDT s’adresse également au gouvernement, qui ne cesse de laisser entendre que l’Agirc-Arrco aurait des réserves financières dans lesquelles il pourrait puiser. « Le régime est solide financièrement mais nous n’avons pas de grandes marges de manœuvre, prévient Yvan Ricordeau. Une fois que nous aurons acté la fin du malus, la mise en place d’un CER et revalorisé les pensions, il n’est pas envisageable que nous financions le minimum contributif à la hauteur que semble le vouloir le gouvernement [de 1 à 3 milliards d’euros]. »

À propos de l'auteur

Jérôme Citron
rédacteur en chef adjoint de CFDT Magazine

Si la dernière séance de négociation s’annonce donc tendue, le compromis se révèle largement atteignable. L’idée que les pensions pourraient être revalorisées au niveau de l’inflation pour 2023, voire 2024, fait son chemin, avec une marge de manœuvre donnée au conseil d’administration pour les années suivantes – et ce, afin de tenir compte des évolutions de l’économie française (notamment la croissance et l’inflation). Enfin, rappelons que les partenaires sociaux sont d’accord pour respecter la règle prudentielle suivante, à savoir que le système doit être équilibré financièrement à quinze ans (avec six mois de réserve).