Covid-19 : [Hôpital d’Orléans, semaine 1] Le calme avant la tempête abonné

À la veille de la décision de confinement général, la situation était encore sous contrôle à l’hôpital d’Orléans, dans une région encore relativement épargnée par le coronavirus. Le calme avant un tsunami redouté par les soignants. Témoignages.

Par Marie-Nadine Eltchaninoff— Publié le 17/03/2020 à 16h13 et mis à jour le 27/04/2022 à 12h05

Covid Web« Nous avons eu un premier cas de Covid-19 début mars et, depuis, le virus se propage, explique Chantal, déléguée syndicale. Une soixantaine d’agents est maintenue à domicile, un médecin a été touché. » Le plan blanc a été activé, une cellule de crise se réunit deux fois par semaine. Les mesures de protection du personnel soignants ont été mises en place. « On a retiré les flacons de gel hydroalcoolique de toutes les chambres parce que les visiteurs les piquaient ! s’exclame Chantal. Chaque personnel soignant dispose maintenant de son propre gel et de son masque. »

Il est question de renforcer les équipes, au besoin en rappelant des jeunes retraités. Les militants CFDT ont décidé de façon unanime de se mettre à la disposition des cadres de santé. Chantal, par exemple, éducatrice de jeunes enfants, a accueilli dès lundi matin les enfants de ses collègues. Dans ce moment de flottement entre la décision de fermer les écoles et l’annonce d’un accueil réservé dans les établissements scolaires aux enfants de soignants, la décision a été prise d’improviser une garderie à l’hôpital, en plus des trois crèches existantes.

Christophe, assistant de régulation au Samu, ne compte plus ses heures. Il est à pied d’œuvre depuis huit jours d’affilée. L’afflux d’appels au 15 est vertigineux. « En vingt ans de carrière, je n’ai jamais vu ça, je traite environ 200 appels dans la journée, c’est du non-stop. On fait sauter les jours de repos de tout le monde. » Sa grande crainte ? Que des patients ne parviennent plus à être pris en charge à temps, à cause de l’encombrement du 15. « Les délais d’attente sont longs et nous ne devons pas passer à côté de cas d’AVC ou d’infarctus », souligne-t-il. Le moral est bon, pour l’instant. « Tout le monde se serre les coudes et on avance, il y a un engagement très fort, un effet galvanisant de la crise, ajo…

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