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Pouvoir d'achat : le grand écart

Peu connue, la précarité de certains agents de la fonction publique territoriale n’a rien à envier au secteur privé. Depuis des années, la Fédération CFDT Interco se bat afin d’améliorer leurs conditions de travail et leurs rémunérations avec de belles victoires. Reportage dans le Doubs, au sein de la collectivité Pays de Montbéliard Agglomération.

Par Guillaume Lefèvre— Publié le 26/11/2020 à 07h55 et mis à jour le 02/06/2022 à 09h58

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« J’aime vraiment mon métier, insiste Anne-Marie Thiriot, presque comme une précaution oratoire. Je ne veux pas donner l’impression de me plaindre. » Adhérente à la CFDT, cette femme dynamique et volontaire est agente de restauration scolaire au sein de la collectivité territoriale du Pays de Montbéliard Agglomération, mais cet emploi ne constitue pas un temps plein. Alors, tous les matins, elle quitte son domicile à 6 h 30 pour son second métier : chauffeuse scolaire pour une entreprise de transport privée.

Ce n’est qu’une fois la tournée de ramassage scolaire terminée qu’elle enfile sa tenue d’agent public, jusqu’à 14 heures. Elle l’abandonnera de nouveau pour retrouver son bus et sa tournée du soir. « On est fatigué. On a toujours le nez sur la montre. » « J’ai parfois à peine le temps de rentrer chez moi », ajoute Myriam Castellano, adhérente à la CFDT et agente technique territoriale à Villars-lès-Blamont, bourgade doubienne de 350 habitants, contrainte, elle aussi, de cumuler deux emplois.

Les deux femmes travaillent seize heures trente par semaine, pour environ 500 euros par mois, auxquelles s’ajoutent les heures complémentaires. Celles-ci peuvent parfois atteindre les vingt-cinq heures, selon Katia Charlet, chargée de la restauration scolaire au sein de l’agglomération et militante du Syndicat CFDT Interco du Doubs : « Certains agents peuvent travailler entre trente minutes et une heure et demie de plus par jour que ce que prévoit leur contrat. »

Pendant la crise, ces heures complémentaires ont même été multipliées par trois. « Avant, je faisais aussi des ménages chez des personnes âgées, mais j’ai arrêté, ça devenait beaucoup trop épuisant ! », précise Anne-Marie. Avec leurs deux boulots et leurs heures complémentaires, elles peinent toujours à atteindre un équivalent temps plein.

Horaires atypiques et cadence infernale

Leur vie est rythmée par des horaires atypiques et une cadence infernale, entrecoupée de temps de transport non rémunérés. « On ne compte pas nos heures. On arrive…

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