Une crise d’une ampleur inégalée abonné

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Pouvoir d'achat : le grand écart

Commencée en fanfare, l’année 2020 s’est rapidement transformée en cauchemar sanitaire et économique. Pour l’affronter, tous les outils doivent être mobilisés afin de passer cette crise sans précédent et préparer la reprise.

Par Jérôme Citron— Publié le 23/11/2020 à 08h03 et mis à jour le 02/06/2022 à 09h58

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Moins 10 %. Le recul du PIB, estimé par l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) pour l’année 2020 dans son baromètre d’octobre, confirme ce que tout le monde a en tête. La crise sanitaire, qui a conduit à un confinement de près de deux mois (du 17 mars au 11 mai), a mis aux abois l’économie française. Même si l’été a été moins catastrophique que prévu, des pans entiers de l’activité restent sinistrés, et la reprise du virus dès septembre laisse planer de nombreuses incertitudes. Dès lors, comment limiter les répercussions d’un tel trou d’air pour la population française ?

D’un point de vue économique, le gouvernement a fait le choix de l’endettement, en menant une politique volontariste en direction des entreprises. Une politique de l’offre assumée, qui s’est traduite par un plan de relance présenté le 3 septembre dernier visant à « retrouver en 2022 le niveau d’activité d’avant la crise ». D’un montant estimé à 100 milliards d’euros (dont 40 milliards issus de fonds européens), ce plan devrait s’étaler sur plusieurs années et cibler des secteurs d’avenir, afin d’accompagner la transition économique et écologique du pays.

À cela s’ajoutent des aides massives en direction des secteurs les plus touchés, notamment avec le chômage partiel, qui doit permettre aux entreprises de surmonter la crise tout en préservant l’emploi et les compétences.

Les inégalités au de la société vont se creuser

Relativement consensuelle, cette politique macroéconomique ne dit rien, en revanche, du risque de creusement des inégalités dans la société. Et les fractures sont multiples entre les personnes qui sont et resteront en activité et verront, au pire, leur pouvoir d’achat stagner ; les personnes au chômage partiel, qui verront leur pouvoir d’achat amputé ; les personnes qui vont se retrouver au chômage, indemnisées ; les personnes en détresse, privées des petits jobs qui leur permettaient déjà difficilement de joindre les deux bouts ; et, enfin, les personnes de plus en plus nombreuses qui commencent à perdre pied et se tournent vers les associations pour s’habiller ou se nourrir.

Selon la CFDT,…

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