Emploi : Les partenaires sociaux reçus à l’Elysée abonné

  • Le président de la République recevait le 4 juin les partenaires sociaux à l’Elysée. Objectif : trouver des solutions sur l’emploi, alors que se profile une crise économique et sociale majeure.
  • La CFDT a proposé une méthode de travail assortie d’une série de propositions sur l’emploi et l’apprentissage.
  • Les discussions doivent se poursuivre dans les prochaines semaines sur l’activité partielle, l’assurance chômage et l’emploi des jeunes.

Par Anne-Sophie Balle— Publié le 05/06/2020 à 09h32 et mis à jour le 14/01/2021 à 13h59

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Les deux dernières rencontres avec le chef de l’Etat et de gouvernement avaient eu lieu en visio-conférence, confinement oblige. Le 27 mars était dédié à la protection des travailleurs, le 10 avril aux conditions sanitaires et économiques de la reprise. Trois semaines après le déconfinement, c’est cette fois en présentiel que les partenaires sociaux ont été reçus à l’Elysée pour aborder la préservation de l’emploi, chacun espérant trouver les moyens de limiter au maximum les effets que risquent de faire peser la crise sanitaire sur l’activité des entreprises et des salariés.

Du côté de l’exécutif, il s’agit d’accélérer la cadence, alors que le pays montre déjà des signes tangibles de récession. Le taux de chômage a bondi en avril, avec 843 000 demandeurs d’emplois supplémentaires inscrits à Pôle emploi. Et le nombre de plans hebdomadaire de sauvegarde de l’emploi vient pour la première fois de dépasser le niveau du début de la crise, pointe la Dares.

Quel avenir pour l'activitié partielle?

Un cadre de travail et 12 propositions

Devant le chef de l’Etat, Laurent Berger a rappelé le rôle joué par les amortisseurs sociaux de notre pays (assurances chômage et maladie en tête) mais qui, parfois, révèlent quelques insuffisances ou à tout le moins une inadéquation face au choc de la crise actuelle. Aussi faut-il réinventer, « combiner des réponses de court terme, […] tout en préparant les conditions d’une meilleure résilience de nos dispositifs pour la suite et en accompagnant l’accélération des transitions. »

Cela fait déjà plusieurs semaines que la CFDT appelle à une grande mobilisation pour l’emploi et le travail, « un cadre de réflexions où les réponses nationales feraient une place à la mobilisation déjà engagée par les parties prenantes dans les territoires, dans les filières, afin d’imaginer des mesures concrètes et adaptées aux réalités, » précise t’il. Du côté des dispositifs emploi, la boîte à outils est déjà bien fournie : CV de site, GPEC territoriale, déploiement du conseil en évolution professionnelle…La CFDT propose d’y ajouter le développement de l’emploi partagé via les "groupements d’employeurs", des salariés mis à dispositions des employeurs d’un même territoire. Pour les salariés des TPE, des cellules d’accompagnement et de reclassement interentreprises au sein d’un bassin d’emploi sont également des pistes à explorer en vue de « maintenir les emplois et sécuriser au mieux les transitions qui s’imposeront dans les prochains mois. »

Sans faire grand cas de la démocratie sociale, le gouvernement a choisi de modifier au 1er juin les règles de prise en charge du chômage partiel (qui couvre encore 8 millions de salariés) et fait adopter au Sénat un amendement instaurant un dispositif spécifique d’activité partielle de longue durée. Rebaptisée " activité réduite pour le maintien dans l’emploi ", il s’agit d’encourager les entreprises durablement touchées par la crise de conserver leurs salariés via une réduction du temps de travail en partie compensée par l’Etat. La CFDT n’y est pas opposée (le dispositif rappelant d’ailleurs la proposition faite le 18 mai dernier par les acteurs de la métallurgie),…

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