La CFDT-Normandie interpelle les employeurs

Retrouvez le dossier complet
Lutter contre les relations toxiques

La cellule « Souffrance au travail, harcèlement moral » de l’Union régionale interprofessionnelle (URI) de Normandie soutient les adhérents CFDT dans leurs démarches, aide les sections à faire pression sur un employeur et accompagne les syndicats qui souhaitent engager une action en justice.

Par Claire Nillus— Publié le 29/03/2024 à 10h00

image
© Nicolas Ridou

Rencontrer une psychologue du travail, un sophrologue ou un avocat, monter un dossier pour la Cnas (Caisse nationale d’action syndicale), alerter un employeur… L’année dernière, une centaine d’adhérents (de Normandie mais pas uniquement) ont été accompagnés dans leurs démarches par la cellule « Souffrance au travail, harcèlement moral ».

En s’appuyant sur des militants bénévoles et son réseau de partenaires (psychologues du travail, médecins, avocats…), la cellule normande s’est chargée d’enquêter sur les situations à risque pour lesquelles elle a été alertée. « Nous utilisons deux questionnaires. Le premier, conçu avec un médecin du travail, permet d’évaluer l’impact des situations de harcèlement sur la santé des salariés, explique Myriam Marceny, qui pilote l’équipe. Le second aide les personnes à décrire concrètement les agissements dont elles sont victimes ou témoins (propos méprisants et humiliants, intimidations, attitude irrespectueuse, tâches irréalisables, consignes ou délai impossibles à respecter…) ».

À propos de l'auteur

Claire Nillus
Journaliste

La cellule interpelle ensuite l’employeur par courrier au regard des articles du code du travail qui l’obligent à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale de ses salariés (L4121-1, L1152-1, L1152-4).

« On adapte ce courrier selon la situation rencontrée avec copie à l’inspection du travail, au médecin du travail, à la section, au syndicat… Cela permet de faire une alerte qui vient “de l’extérieur”, tandis que nombre d’employeurs préfèrent que cela reste “en famille” », précise Myriam. Si le courrier ne suffit pas, la cellule pourra faire appel à l’un des avocats du réseau Avec, partenaire de la CFDT. « Pour fonctionner, notre structure a besoin de personnes pouvant donner du temps pour les entretiens et ayant le sens de l’écoute. Chez nous, ce sont principalement des retraités », ajoute Myriam, qui espère vivement, vu l’ampleur des besoins, que ce type de commissions inspire d’autres régions.