Metex : toute la CFDT se mobilise pour sauver l’usine

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iconeExtrait de l’hebdo n°3917

L’usine Metex, à Amiens, attend un repreneur sérieux depuis des mois. Les militants CFDT se mobilisent pour maintenir la pression et éviter la fermeture de ce site, le seul à produire de la lysine en Europe. Marylise Léon était sur place le 12 avril.

Par Jérôme Citron— Publié le 23/04/2024 à 12h00

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L’union fait la force : la CFDT connaît bien cet adage et le met en pratique. Alors que les élus du personnel de l’usine Metex, à Amiens (Somme), se démènent depuis des mois pour sauver leur outil de travail et ses 300 emplois, toute la CFDT s’est donné rendez-vous, le 12 avril dernier, pour leur donner un coup de main.

Devant les portes de l’usine, on retrouvait ce jour-là l’Union régionale CFDT des Hauts-de-France, la Fédération Chimie-Énergie (FCE-CFDT) et la Confédération, rassemblées autour d’un barbecue aussi convivial que revendicatif. L’objectif : montrer aux salariés le soutien de l’ensemble de la CFDT et créer un événement à même de faire venir les journalistes comme les politiques. Rien de mieux pour cela que de pouvoir compter sur la présence de Marylise Léon, qui a enchaîné les interviews et les directs afin de médiatiser les propositions de la CFDT. « Nous agissons au niveau du ministère de l’Industrie pour obtenir un repreneur sérieux et des engagements sur le prix de la matière première, explique-t-elle. C’est un enjeu de souveraineté nationale. »

Une question de survie

Seule usine en Europe à fabriquer de la lysine, un acide aminé utilisé dans la nourriture pour les animaux, elle fait face à une concurrence chinoise à bas coût qui met en péril son existence même. L’avenir de cette usine va donc se jouer dans les semaines à venir. Tout l’enjeu pour la CFDT est de faire comprendre aux pouvoirs publics qu’ils doivent agir afin d’éviter la fermeture de ce site industriel de pointe. Des tractations ont bien lieu avec des repreneurs éventuels, l’État et la région, mais ces pourparlers semblent un peu piétiner, d’où l’importance de maintenir la pression. « Nous avons un savoir-faire à protéger, insiste le délégué syndical CFDT Samir Benyahya. Or, nous perdons beaucoup de temps. De plus en plus de collègues démissionnent pour aller travailler ailleurs. La survie de l’usine est en jeu. »

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À propos de l'auteur

Jérôme Citron
rédacteur en chef adjoint de CFDT Magazine

Venus de toute la région et de tous les secteurs professionnels, les militants CFDT présents ce jour-là savent bien à quel point il est important de se sentir soutenu dans ces moments difficiles. Beaucoup sont déjà passés par là, certains sont aussi en lutte pour la survie de leur usine en ce mois d’avril, comme le site Forvia (sous-traitant de l’automobile) de Méru (Oise). Après plusieurs années d’embellie économique, la machine semble s’enrailler quelque peu. Les militants CFDT sont plus que jamais en alerte dans ce territoire qui a déjà été durement frappé dans les années 2008-2010.