Redonner toute sa place au travail social

temps de lectureTemps de lecture 3 min

iconeExtrait de l’hebdo n°3894

Par Jocelyne Cabanal— Publié le 31/10/2023 à 13h00

Jocelyne Cabanal, secrétaire nationale.
Jocelyne Cabanal, secrétaire nationale.© Joseph Melin

À propos de l'auteur

Jocelyne Cabanal
secrétaire nationale de la CFDT

Alors que la Première ministre a annoncé la semaine dernière une série de mesures pour répondre à la « crise de l’autorité » à la suite des émeutes de l’été dernier, il est regrettable que le travail social apparaisse comme le grand absent de cette nouvelle politique de la ville, sans cesse repoussée.

En première ligne, ces travailleurs qui accompagnent les familles ou encadrent les adolescents ont pourtant un rôle essentiel. Personne ne pense sérieusement qu’une réponse uniquement sécuritaire pourrait être la solution à ce qui s’est passé il y a quelques mois. Pourtant, force est de constater que tout reste à faire pour redonner à ces professionnels une place centrale, tout reste à faire pour que l’accompagnement des ménages les plus fragiles redevienne une priorité.

Le gouvernement doit faire la preuve qu’il compte réellement s’appuyer sur ces professionnels. Des engagements clairs, des gestes concrets sont attendus pour ce secteur en grande difficulté. C’est en effet une condition du renforcement de notre cohésion sociale. Pour l’instant, le compte n’y est pas. On en est même très loin.

Un livre blanc sur l’avenir du travail social doit être remis à la ministre des Solidarités et des Familles au début décembre. La CFDT y a contribué au sein du Haut Conseil du travail social. Sens, salaire, carrières, conditions et organisation du travail, redéfinition des missions… : tous les sujets sont abordés afin d’enrayer la perte d’attractivité du secteur et redonner sens à ses missions.

Il y a urgence. De nombreuses structures ne parviennent plus à recruter les professionnels dont elles ont besoin : la pénurie de travailleuses et travailleurs sociaux est générale. Il est encore temps pour le gouvernement de se saisir de ce travail collectif afin de réorienter sa politique, la financer et redonner toute sa place au travail social.