Un outil CFDT qui peut sauver la vie (professionnelle) abonné

Tout adhérent CFDT peut bénéficier, dès son premier jour de cotisation, d’une assistance juridique pour être défendu en cas de mise en cause personnelle concernant son activité professionnelle. Un droit très utile. Explications.

Par Emmanuelle Pirat— Publié le 08/07/2019 à 08h59

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Cet incident aurait pu lui coûter sa vie professionnelle. Secrétaire médicale dans une clinique privée d’Eure-et-Loir, chargée de l’accueil des patients, Catherine* était en service le jour où les parents du petit Hugo* sont arrivés aux urgences. Leur fils venait de se blesser à l’œil, à l’école, avec un stylo à bille. Visiblement, ce jour-là, les urgences sont saturées. Et la clinique ne disposant pas d’un médecin ophtalmologiste, Catherine indique au couple qu’il faut conduire l’enfant au centre hospitalier public le plus proche.

en cas de mise en cause par un tiers autre que l’employeur”

Selon la version donnée par les parents, l’agent d’accueil aurait refusé d’appeler les services de secours pour opérer le transfert. C’est l’embrouille. Résultat : les parents portent plainte contre Catherine pour non-assistance à personne en danger. En prime, elle reçoit un avertissement de sa direction pour « manquement à une obligation de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou le règlement, notamment en ne mettant pas en place un protocole adapté à l’accueil et à la prise en charge d’un patient […] ».

Catherine, dans cette situation confuse, contacte son syndicat qui lui apprend l’existence d’une protection « vie professionnelle », offerte à tous les adhérents CFDT dès le premier jour de leur cotisation. Et qui permet de bénéficier d’une défense juridique « en cas de mise en cause par un tiers autre que l’employeur », précise Jean-Michel Rousseau, responsable de la Cnas, la caisse de solidarité de la CFDT qui finance ce dispositif (lire ci-dessous).

Un soutien très utile dans les cas d’accusations graves : enseignants victimes de plaintes pour attouchements ou agressions sexuelles et assignés au tribunal par les parents d’élèves ; soignants accusés de « défaut de prise en charge aux urgences », de « violences envers un patient », voire de « maltraitance », etc. Ou plus fantasques : « Nous avons eu le cas d’une infirmière qui avait été accusée par la famille d’un patient d’être entrée en tailleur dans la chambre d’hôpital et non en uniforme réglementaire », relate Jean-Michel Rousseau.

Les conflits peuvent survenir dans tous les secteurs et concerner tous les métiers : du journaliste attaqué pour diffamation à l’agent d’assurances accusé de falsifier des écritures (il aurait signé à la place d’un prospect afin que soient résiliés ses contrats chez le concurrent et qu’en soient souscrits de nouveaux pour sa compagnie). Ou encore cet infirmier assurant des cours dans un institut de formation et accusé de plagiat et contrefaçon pour avoir utilisé un document à destination de ses élèves contenant des schémas tirés d’un ouvrage de psychanalyse qu’il n’a pas cité.

Il faut bien sûr préciser que dès lors que les différends ou litiges sont consécutifs à une faute intentionnelle, à un acte de la vie privée ou à une malversation, la garantie juridique ne s’applique pas. Les amendes ou les sommes que l’adhérent est condamné à payer ne sont pas non plus prises en charge.

Pour les agents de la fonction publique, « il existe en principe une protection fonctionnelle. Ce qui veut dire que l’employeur prend en charge les frais de justice pour son agent, précise Jean-Michel Rousseau. Néanmoins, nous pouvons intervenir dans des dossiers où cette protection n’est pas appliquée, ou si l’employeur ne souhaite pas l’appliquer ». Et de citer le cas d’un postier mis en cause pour « violences envers un client ».

Le soutien apporté par la Cnas peut…

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