Des activités sociales et culturelles plus vertueuses

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Mon CSE passe au vert

À La Banque Postale, entreprise de plus de 32 000 collaborateurs, les activités sociales et culturelles sont gérées par une association à but non lucratif, l’Adasc. Forte d’un budget de plus de 7 millions d’euros, elle a fait le choix en 2023 d’amorcer un virage écologique.

Par Sabine Izard— Publié le 03/05/2024 à 09h00

Myriam Roussel (à g.) et Stéphane Oppicci (à dr.), élus CFDT à La Banque Postale,
et leurs collaborateurs de l’Adasc.
Myriam Roussel (à g.) et Stéphane Oppicci (à dr.), élus CFDT à La Banque Postale, et leurs collaborateurs de l’Adasc.© Emmanuelle Marchadour

«C’est en découvrant le choix de Dubaï comme destination d’un de nos voyages de groupe que j’ai pris conscience de l’impact écologique et sociétal de nos activités », rapporte Stéphane Oppici, délégué syndical CFDT à La Banque Postale, secrétaire du CSE et président de l’Adasc.

« La Banque Postale devenant une entreprise à mission avec des objectifs à atteindre en matière sociale et environnementale, il me semblait important qu’en tant qu’élus nous devenions nous aussi exemplaires. » Un groupe de travail se monte alors avec les autres organisations syndicales afin de réfléchir aux évolutions qu’il conviendrait d’impulser. Pour les aider à prendre le virage de la transition écologique et structurer leur offre, les élus se font accompagner par un organisme extérieur. C’est ainsi que l’agence Représente.org (lire LITW DE MAX BALSAT) réalise, en 2023, un diagnostic environnemental des prestations ASC tout en formant les membres du CSE aux enjeux climatiques à travers La Fresque du climat.

”En 2024, nous ne financerons plus qu’une colonie de vacances et pas plus de deux voyages par an et par famille en avion ”

Samira Zeitoun, responsable de la gestion de l’Adasc.

Une charte de responsabilité sociale et environnementale (RSE) est également élaborée afin de définir les axes d’engagement de l’Adasc, notamment pour préserver le climat et les écosystèmes. « Notre premier axe de travail a été notre politique de voyages », explique Samira Zeitoun, responsable de la gestion de l’Adasc. « Par exemple, en 2024, nous ne financerons plus qu’une colonie de vacances et pas plus de deux voyages par an et par famille en avion », poursuit la salariée. Le CSE a également ajouté à son catalogue un prestataire de voyages à vélo ou encore des sorties culturelles avec des guides certifiés dans des lieux normalement inaccessibles. « L’idée est de suivre progressivement les recommandations du Giec pour contenir le réchauffement global en deçà de 1,5 °C », explique Stéphane Oppici. Le social reste aussi une priorité pour ces élus qui réfléchissent à organiser, en 2025, un premier séjour à vocation solidaire.

Ne laisser personne de côté

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Sabine Izard
Rédactrice

Les élus souhaiteraient aussi flécher ce que les collaborateurs achètent avec leurs cartes-cadeaux et leurs chèques de Noël vers des produits et solutions plus écoresponsables. « La charte nous engage à privilégier le reconditionné ou la seconde main et à mettre en avant des cartes-cadeaux alternatives présentant une valeur ajoutée en matière d’impact environnemental et social », développe Stéphane Oppici.

« Une part significative de nos collaborateurs sont demandeurs de cela, mais nous devons aussi veiller à ce que le verdissement de nos activités ne se fasse pas au détriment du pouvoir d’achat des salariés. Certains s’en servent pour équiper leurs enfants lors des rentrées scolaires », poursuit-il. Or c’est aussi ça, la transition écologique juste : ne laisser personne de côté.  

La Fresque du climat, un outil de réflexion

« C’est quoi, les gaz à effet de serre ? », « les puits de carbone ? », « les ressources en eau douce sont-elles affectées par les changements climatiques ? » Ce 12 mars, à l’Institut national de l’audiovisuel (INA), c’est l’effervescence. Autour d’une grande table dressée dans les locaux de Bry-sur-Marne (Val-de-Marne), une dizaine de collaborateurs participent à une Fresque du climat. Cartes en main (42 cartes qui s’inspirent des données publiées par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), ils élaborent, sous l’œil attentif de Didier, leur fresqueur du jour, une sorte d’arbre qui reconstitue les liens de cause à effet des changements climatiques (partant des activités humaines comme l’agriculture, l’industrie, le numérique) et explorent les actions qu’ils pourraient entreprendre sur les plans personnel et professionnel.

Cette initiative a été impulsée par la commission RSE (responsabilité sociale et environnementale) du CSE de l’INA, où la CFDT est motrice sur le sujet de la transition écologique depuis plusieurs années. D’ailleurs, l’équipe CFDT réfléchit à la construction d’une Fresque de l’archivage audiovisuel. En effet, le stockage et la production de contenus numériques, cœur de métier de l’INA, nécessitent de recourir à des data centers très puissants mais extrêmement énergivores.