“Nous accompagnons les CSE qui souhaitent verdir leurs activités

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Mon CSE passe au vert

Cofondateur de l’agence Représente.org, Maxime Balsat apporte sa pierre à la transition écologique en incitant les CSE à proposer aux salariés des activités et des loisirs écoresponsables.

Par Sabine Izard— Publié le 03/05/2024 à 09h00

Maxime Basalt
Maxime Basalt© DR

Pouvez-vous vous présenter ?

Représente.org est une Scop (société coopérative et participative) fondée à l’été 2020 par quatre passionnés de représentation salariale et d’écologie. Nous partions du constat que le budget dédié aux activités sociales et culturelles (ASC) des CSE – 11 milliards d’euros de dépenses chaque année – était, la plupart du temps, utilisé dans des avantages salariés classiques aux grandes émissions de carbone (vols long-courriers, achats de biens…). Nous voulions aiguiller les CSE vers l’adoption d’avantages à impact environnemental et social.

Comment travaillez-vous avec les CSE ?

Notre cœur de métier est d’accompagner pendant un an les CSE qui souhaitent repenser leurs activités. Nous dénichons pour eux de nouvelles idées d’offres et de partenaires plus écoresponsables, pilotons de A à Z l’organisation d’activités sur mesure et, selon leur budget, nous préparons la communication pour les collègues.

Souvent, les CSE n’agissent pas car ils ne se sentent pas légitimes en matière d’écologie. Pourtant, les enquêtes montrent que 80 % des salariés les attendent dans ce domaine. Et neuf salariés sur dix souhaiteraient bénéficier d’au moins une part d’offres plus durables.

Nous proposons donc une enquête de ciblage pour voir où en sont les salariés en matière d’écologie et les types d’actions dont ils sont demandeurs. Les données recueillies permettent ainsi de nourrir le dialogue social et de flécher le budget ASC vers des prestations plus vertes.

Par exemple, si l’enquête montre que 40 % des salariés sont prêts à renoncer à l’avion, alors le CSE pourra flécher 40 % de son budget voyages vers des alternatives qui n’utilisent pas ce mode de transport. Enfin, depuis quelques mois, certains gros CSE nous demandent de faire leur bilan carbone. Cela permet aux élus d’identifier les activités ASC qui pèsent le plus sur le climat, et les leviers d’action dont ils disposent pour s’améliorer. Et d’être ensuite plus crédibles dans leurs échanges avec la direction et les salariés.

“Certains nous demandent aussi des ateliers Fresque du climat ou des bilans carbone personnels, pour sensibiliser leurs collègues de manière ludique et collective.”

Quels types d’actions sont les plus plébiscités par les CSE ?

Avec l’avènement du télétravail, beaucoup de CSE se tournent vers nous pour les aider à recréer du lien entre les salariés. Ce qui marche bien généralement, ce sont les ateliers de réparation de vélos entre collègues, les apéros antigaspi, les cours de cuisine végétale, le coaching potager ou encore les Repair Café organisés par le CSE, où les salariés viennent apprendre à réparer leur petit électroménager. Certains nous demandent aussi des ateliers Fresque du climat ou des bilans carbone personnels, pour sensibiliser leurs collègues de manière ludique et collective. D’autres veulent sortir de leur catalogue les voyages en avion et cherchent des alternatives comme des villes accessibles en train de nuit, du cyclotourisme vers les châteaux de la Loire, des séjours dans le Vercors pour observer
les étoiles avec un astrophysicien…

Nous proposons aussi des cartes-cadeaux éthiques et des offres pour les fêtes de Noël moins polluantes. Ainsi, les salariés peuvent choisir des cadeaux reconditionnés, par exemple, ou fabriqués en France pour les jouets des enfants. Enfin, nous utilisons la force de frappe des CSE pour faire des commandes groupées, par exemple proposer aux salariés des économiseurs d’eau, des bourses aux livres… L’argument écologique n’est pas à mettre systématiquement au centre de cette dynamique. La joie de faire collectivement des choses qui ont du sens, en revanche, est un excellent moteur.