France Travail se dote d’une feuille de route pluriannuelle

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iconeExtrait de l’hebdo n°3914

Le nouvel opérateur dispose désormais d’une convention d’objectifs stratégiques pour les quatre années à venir. Avec trois priorités, mais un budget amoindri.

Par Anne-Sophie Balle— Publié le 02/04/2024 à 12h00

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© Fred Marvaux/RÉA

Pour l’essentiel, la réforme de France Travail avait été définie par la loi du 18 décembre 2023 pour le plein emploi : elle prévoit une inscription automatique de toute personne en recherche d’emploi à ce nouvel opérateur (qui a pris la place de Pôle emploi) et créé un accompagnement renforcé des demandeurs d’emploi avec, le cas échéant, des heures d’activité hebdomadaires obligatoires que doivent effectuer les bénéficiaires du RSA. Manquait cependant l’adoption d’une feuille de route définissant les priorités du nouvel opérateur pour les années à venir. C’est désormais chose faite : la convention tripartite État-Unédic-France Travail a été votée le 29 mars dernier à l’occasion d’un conseil d’administration de France Travail.

Trois objectifs

Trois objectifs ont été arrêtés pour la période 2024-2027. D’abord, donner à chacun les moyens d’accéder à l’emploi durable. Afin de garantir à chaque demandeur d’emploi un vrai parcours d’accompagnement, France Travail devra adapter celui-ci à chaque profil – soit à travers la formation (pour les moins éloignés de l’emploi), soit via un accompagnement plus global et des dispositifs spécifiques (pour les allocataires du RSA ou les seniors, par exemple).

Le deuxième objectif, garantir l’accès des usagers à leur droit à indemnisation, implique de fluidifier autant que possible les changements de situation et d’éviter les ruptures de versement entre l’ARE (allocation de retour à l’emploi) et l’ASS (allocation de solidarité spécifique), par exemple, ou entre l’ARE et les rémunérations liées à la formation. Le dernier axe, qui concerne l’aide aux entreprises, vise à augmenter le nombre d’employeurs accompagnés et à mieux identifier leurs besoins en matière de recrutement.

Une enveloppe budgétaire plus mince que prévu

À propos de l'auteur

Anne-Sophie Balle
Rédactrice en chef adjointe de Syndicalisme Hebdo

Pour remplir ces missions, l’opérateur dispose d’une subvention de l’État égale à 1,35 milliard d’euros par an jusqu’en 2027. Mais alors que le budget devait augmenter progressivement pour atteindre 1,65 milliard d’euros en 2027, celui-ci sera finalement raboté de nombreux millions dès 2025, a tranché le gouvernement. Alors qu’Emmanuel Macron prétend viser le plein-emploi en 2027, France Travail se voit déjà amputé d’un quart de son budget global. Mauvais signal…